samedi 28 avril 2007

Cannais, c'est vous la suite ?

Vous vous en doutez bien et vous avez raison, je vais au festival de Cannes pour présenter « Partie de poker » et en assurer la promotion. Si je parviens auprès des diffuseurs et des distributeurs, à obtenir leur accord pour que ce court métrage soit montré, ce sera une véritable reconnaissance du travail de toute l’équipe artistique et technique du film et bien évidemment une belle victoire.

Cependant, je vous avoue qu’il existe une autre raison pour laquelle je me rends sur la croisette, elle est loin d’être anodine.

Imaginez la lune dans le caniveau, une cité perdue, un immeuble soufflé par le vent dans lequel un homme, semblant sortir d’Oxford, s’engouffre et s’arrête devant une porte où on peut lire Delicatessen. Cet homme hésite puis sonne, personne ne répond mais il remarque que la porte est entrouverte. Il la fixe quelques secondes puis la pousse lentement. Son regard ne s’attarde pas sur un verre marocain rempli de thé à la menthe ni sur un portrait d’une diva posés sur un guéridon placé dans l’entrée ; il guette le moindre bruit, en vain. Il n’y a que le silence qui l’entoure. Il s’avance du coup vers un long couloir et soudain s’arrête. Il se met à respirer comme un poisson hors de l’eau car il vient d’apercevoir la silhouette d’Alien. Tel est son fabuleux destin…

Tous ces indices ne vous évoquent-ils pas un comédien ?

Un comédien qui appartient à la mémoire cinématographique française, qui crève l’écran par son talent, son physique incroyable, qui sait entrer dans l’univers de n’importe quel réalisateur avec authenticité et qui a décroché le rôle principal dans un film présenté au festival de Cannes, le 24 mai prochain, dans la catégorie Les Hommages du 60ème anniversaire, dans le long métrage de Claude Lelouch « Roman de gare » ? Eh oui, je suis en train de vous parler du grand et du charismatique Dominique Pinon.
Dominique a lu un de mes scénarii. Nous nous sommes rencontrés récemment pour en discuter et nous avons décidé de travailler ensemble.
C’est un très beau cadeau de sa part de se glisser dans un de mes personnages et jamais je ne lui dirai assez merci. Dominique, si tu lis ces quelques lignes, je pense sincèrement ce que j’écris.
Tous les deux, nous croisons les doigts pour que ce projet se concrétise très vite. Mais je pense que je vous en parlerai peut-être plus longuement une fois prochaine.

J’ai, de plus, un autre aveu à vous faire. La distribution est déjà complète et pour vous mettre en appétit, avec Dominique, je vous lâche juste un deuxième nom, celui de Malcolm Conrath (qui a eu 8 prix d’interprétation dans toute l’Europe pour sa magnifique prestation dans « Squash » de Lionel Bailliu primé aux Oscars et nominé aux Césars) dont le parcours est éloquent.

Ce n’est pas ce que vous pouvez croire, un projet ne chasse pas l’autre, c’est plutôt qu’un projet en engendre un autre dans le septième art.

vendredi 27 avril 2007

J - 19

Je rame pour avoir mon accréditation, si ça continue je vais avoir les biceps de Monsieur Propre mais je suis sur une piste, grâce à mon voisin. Qui l’eut cru ? Il est tellement zarbi ! Jamais je n’aurais deviné qu’il allait me donner un coup de pouce pour avoir la liberté d’errer dans le palais du festival, le marché du film, dans le village. Bon, c’est un gros producteur, ça aide, je rectifie car je perçois une certaine ambiguïté : il est producteur et gros. Ben quoi...

Choisir, c’est s’engager

Il vous arrive, sans doute, de vous promener l’estomac vide et de passer au même instant devant un restaurant accueillant, dont certaines odeurs de cuisine excitent vos papilles. Votre marche ralentit, vos pas peuvent s’arrêter, comme par hasard, juste en face de la carte des menus. Puis vous parcourez celle-ci, ligne par ligne ou en diagonale et votre envie soudaine de goûter à un plat alléchant, vous pousse à pénétrer dans cet endroit. C’est finalement simple de choisir un restaurant.

Par contre, choisir des acteurs, c’est une toute autre histoire.

Lorsque j’écris un scénario, qu’il soit court ou long, des personnages apparaissent, prennent vie et leur contour s’impose au fil des séquences, cependant chaque personnage a rapidement son caractère, ses petites manies, un passé, chaque personnage peut être étiqueté ou représenté par un portrait robot, il peut même être carrément intégré dans un story board etc., bien avant le mot fin.

Au stade de la préparation, j’ai donc des idées, en général, précises des personnages et lors des castings, je cherche celle ou celui qui collera au mieux au personnage. Mais attention, c’est une opération qui s’avère souvent délicate, elle se corse un peu voire pas mal. Pourquoi ? Eh bien, mes critères varient à chaque fois en fonction du contexte.

Par exemple, je peux choisir un acteur qui est à l’opposé de ce que j’imaginais avant de le rencontrer car par son jeu, il a su se rapprocher du personnage que j’ai créé, ou parce qu’il lui a donné une personnalité qui m’intéresse davantage ; je peux choisir un acteur pour son physique car il colle parfaitement au personnage et s’il joue bien, rien ne s’y oppose. Je peux aussi prendre un acteur car c’est lui qui m’a inspiré un personnage du script. Je peux également choisir un acteur car entre nous, un courant passe, nous permettant chacun de faire briller au mieux son talent. En revanche, jamais je n’ai pris un acteur par défaut, il faut que la réalisatrice que je suis, croie en l’acteur, pour l’aider à s’exprimer pleinement.

Un casting signifie compétition, que le meilleur gagne mais quand en final, il est difficile de sélectionner un acteur car deux acteurs sont aussi excellents l’un que l’autre, comment se décider sans regret ? Le talent, la notoriété, la chance, la complicité, la disponibilité, qu’importe, cela peut être les cinq à la fois.

Pour « Partie de poker », c’est la première fois que deux acteurs me choisissent comme leur réalisatrice, il est vrai qu’il y a toujours une première fois. Damien Bianco et Paul Nguyen m’ont demandé de les mettre en scène, j'ai accepté devant l'audace de Damien ; quant à Isabelle Moreau, elle a fait le casting de la femme flic qu’elle a réussi avec succès et Alain Poudensan Robin a été pris car je savais qu’il endosserait parfaitement le personnage du pdg américain.

Ce court métrage représente bien comment le choix des acteurs peut différer d’un film ou d'un metteur-en-scène à l’autre et ce n’est pas qu’une simple affaire de goût.





Et demain, une petite surprise sur l'après Cannes ;-)

jeudi 26 avril 2007

J - 20

Ma chambre est encombrée de post-it avec dessus des numéros de potes, de super potes susceptibles d’avoir un smoking. J’en ai trouvé un mais il est un peu trop petit, le bas du pantalon m’arrive en haut des chevilles, je crois qu’auprès des filles, ça ne va pas le faire. J’ai oublié les chaussures.


Je pourrai teindre mes tennis en noir, toutes celles que j’ai sont blanches.

Et les acteurs ?

Nous avons beaucoup parlé du côté backstage de « Partie de poker », il est temps de parler un peu de la distribution des rôles. Nous avons une collection de podcasts de tous les acteurs que nous diffuserons sur ce site.

Damien Bianco (que nous avons évoqué dans cet article), occupe un rôle important dans ce film. Il est tout d'abord le producteur délégué du film. Il a contacté Espérance afin de trouver un scénario dans lequel il pourrait s'épanouir comme acteur. Car en effet, Damien a apporté la plus grosse part en numéraire sur le film afin de se créer un book vidéo pour sa carrière de comédien. Espérance avait un scénario susceptible de l'intéresser : Partie de poker est né, avec l'aide de l'association Halluciné qui a apporté une aide technique autour de ce film (Julien vous l'expliquera).


Tout ça pour dire que nous allons publier le premier podcast de comédien, en commençant par Isabelle Moreau (dès demain) qui joue le rôle de la fliquette au côté de Paul N'Guyen. Nous alternerons les podcasts entre l'équipe technique et les comédiens jusqu'au Festival de Cannes où nous terminerons par les deux rôles principaux du film : c'est-à-dire Damien Bianco et Paul N'Guyen.

mardi 24 avril 2007

J - 22

Ça fait des heures que j’ai cogité et ça y est ! Je partirai au festival de Cannes pour le plaisir d’avoir une accréditation, la meilleure, celle qui permet de faire ce qu’on veut, de se sentir quelqu’un d’important, on dit vip, si je ne me trompe pas. Une very importune personne doit avoir dans sa garde-robe un smoking et un nœud papillon. Il va falloir que je me dégote le smoking, le nœud pap, j’en ai un, celui de mon père, c’est déjà ça...

Repérages et performance

Un film, c’est aussi un décor, les personnages évoluent dans un environnement et cet environnement interagit avec l’histoire, avec les états d’âme des personnages, bref le décor fait sens. Pour « Partie de Poker », il fallait un décor extérieur qui soit chaleureux, qu’il n’engendre pas la méfiance mais il devait aussi pouvoir peu à peu se muer en un univers de plus en plus oppressant, pour finir par devenir carcéral tout en dégageant, tout au long du film, une impression d’opulence. Le challenge n’était pas gagné.

Paris est un réservoir de décors extérieurs insoupçonnés, il nous fallait un mur neutre et chaud pour débuter, ensuite, il fallait que le décor se fasse plus oppressant, plus minéral tout en restant chaud, un mur de brique rouge était parfaitement adapté. La rue dans laquelle le film se déroule devait être un lieu cossu dans le scénario, il nous fallait donc une rue propre et qui ait au moins une boutique pour que l’endroit ne paraisse pas être une impasse déserte.

Enfin, il fallait une touche métallique comme une grille ou un portail pour accentuer l’esprit carcéral de la fin du film. Cette rue là existait dans Paris, malheureusement, elle débouchait de part et d’autre sur un boulevard à fort trafic et une rue très passante. Le lieu collant parfaitement au scénario, il a fallu l’annoncer à nos ingénieurs du son du collectif « Au fond à Gauche ».

Là, je dois dire qu’ils ont été fantastiques, ils ont relevé le gant et vous le verrez, ont réalisés une superbe performance, la bande son de « Partie de Poker » est particulièrement bien réussie.

Pour l’anecdote, la rue du tournage traverse une résidence HLM, qui, par la magie du cinéma et des architectes, s’est transformée en une résidence bourgeoise.

lundi 23 avril 2007

J - 23

Je m’appelle Bout de Court. En fait, je ne suis pas noble, c’est juste mon surnom. Je suis confronté à une situation difficile : vais-je aller au festival de Cannes cette année ? Les cinéphiles et les professionnels ont déjà fait leur choix mais moi non, du moins pas encore. Qu’est-ce qui peut attirer autant de gens là-bas ? Les paillettes, le tapis rouge, le luxe, la joaillerie exposée sur la peau des stars en chair et en os, les films en sélection, les soirées sur la plage, les filles ? Réponse peut-être demain. Bout de court vous salue.

A « Bout de court »

Espérance n’en est pas à son premier festival de Cannes, au cours des précédentes éditions, elle a croisé d’improbables festivaliers, de jeunes acteurs rêveurs, des pin-up à la recherche de leur futur producteur de mari. Cannes est toujours un lieu d’aventures cocasses ou improbables.

Elle a décidé de regrouper un florilège d’aventures réelles et les a attribuées à un sympathique « Bout de court » qui chaque jour, ou presque, les partagera avec vous.

« Bout de court » vous accompagne jusqu’à la croisette du 60ème festival de Cannes.